Les profits d'une crise

         L'Insee vient de publier une analyse des revenus et des patrimoines des Français en 2010. Elle montre ce dont on se doutait : la crise a beaucoup aggravé les inégalités et frappé surtout les plus pauvres. Entre 2008 et 2010, les plus pauvres (1er décile) ont perdu 3,2 % de pouvoir d'HA quand les + riches (10ème décile) en ont gagné 2,8 %. Une justification de plus pour faire porter l'essentiel de l'effort de redressement des comptes publics sur les revenus des + aisés.
       Au passage on notera aussi une fois de + l'extrême lenteur de la statistique publique française : les Américains qui sont 350 millions disposent de l'étude équivalente sur les revenus de 2011 depuis sept 2012, soit un et demi plus tôt que les français... Avec des infos vieilles de trois ans, bonjour la contribution de l'Insee à la qualité du débat démocratique... En matière de statistiques publiques comme dans beaucoup d'autres domaines de l'action publique, il n'y a sans doute plus beaucoup d'économies à faire, par contre il y a des (sacrés) gains d'efficacité à réaliser...

Ces statistiques sont maintenant anciennes et sont produites pour une période qui n'était que le début d'une crise qui ne semble pas encore en son état maximum. En période de crise, les habitants ayant une situation privilégiée ne perdent rien mais dépensent moins. De ce fait les pauvres deviennent encore plus pauvres et les riches profitent seuls de la croissance aussi faible soit-elle. HCH