mardi 29 juillet 2014

Oh rage, eaux des espoirs.



Cette période de fortes pluies est propice aux inondations. La ville de Béthune est construite sur un rocher entouré de marais qui ont, au fil des années, été asséchés.


Nous sommes également entre les collines d’Artois et le Canal d’Aire à La Bassée.


Ce canal, creusé bien trop haut ne suit pas la forme du terrain pour éviter les écluses successives. Les rivières le coupent par des siphons. Les ruisseaux et autres rus n’ont pas de siphons et se raccordent aux rivières. C’est pour cette raison que vous pouvez voir des cours d’eau longer le canal sur son côté amont. Du côté Aval, les eaux arrivent aux seuls siphons en un même endroit. Ces siphons, de la responsabilité de VNF (Voies Navigables de France), sont trop peu nombreux.


Les eaux des collines arrivent de plus en plus vite à cause de l’imperméabilisation des sols. De plus, les derniers terrains agricoles ont été drainés avec l’aide des pouvoir publics. L’eau arrive vite, vite….


Quelques communes ont fait un bon boulot à ce sujet.
Allouagne est, à mon avis, un bel exemple. Un travail avec les agriculteurs pour qu’ils mettent leurs sillons perpendiculairement à la pente, la plantation de haies et quelques bassins de rétention.


C’est à cause de ce risque d'inondation que je m’étais opposé à l’expansion de la zone des pilastres lors d'un Conseil Communautaire d’Artois-Comm. Voir cet article.


Bien entendu, les communes aux alentours n’ont pas vocation à devenir des corridors biologiques pour Béthune la bourgeoise. Elles espèrent toutes continuer à croitre….. aménager, assécher ou buser les ruisseaux. A Nœux-les-Mines, par exemple, une petite rivière qui traverse la ville a été complétement busée.


L’on ne remettra pas en cause le canal, fort heureusement, et il faut donc s’adapter. Les documents d’urbanismes sont de véritables outils pour limiter les risques. Ils seraient d’autant plus suivis si la politique fiscale s’appuyait dessus. Je suis également intervenu à ce sujet à Artois-Comm et je me souviens du vent de désapprobation de certains maires.


A Béthune, les inondations existent depuis longtemps et l’on peut voir des cartes postales avec des barques dans la rue Copernic. Les diverses rivières ont été recouvertes pour des raisons d’hygiène car elles étaient devenues des véritables dépotoirs. L’arrivée du tout à l’égout à considérablement amélioré la qualité de ces rivières.


Le dernier document d’urbanisme, le PLU, celui qui a été attaqué par qui vous savez, avait pris en compte certaines problématiques, notamment les positions des rivières. Ceci, sur les conseils d’André Delhayes.  D’autres terrains, connus pour la présence de sources avait été classés en zone naturelle.


Autre problème, c’est que nous avons encore des réseaux unitaires qui prennent eaux grises, venant de nos toilettes, salle de bain et cuisines, et eaux de pluies. Quand je suis arrivé à Béthune, les services m’avaient demandé de brancher eaux de pluies et eaux grises dans le même tuyau. Dispositif que je n’ai pas gardé car il me semble bien plus raisonnable de temporiser les eaux de pluies et les laisser s’infiltrer dans la terre.


Pour les habitants, une inondation est souvent un drame avec de nombreux biens perdus. Ces eaux chargées de détritus, voire de matières toxiques polluent les terres des jardins et des pelouses. C’est à ce moment que l’on cherche des responsables. La mairie, le Sivom, l’intercommunalité, le propriétaire, ou le voisin ?. Certainement chacun a sa petite responsabilité. Trop de maisons, de quartiers, sont dépendants de pompes de relevage.


J’avais instauré, lorsque j’étais élu, la mise en place d'une lettre d’avertissement des nouveaux propriétaires par l’intermédiaire des notaires, sur les risques inhérents à leurs acquisitions. J’avais même, contre l’avis de nombreux élus, déposé un péril pour une maison qui était noyée près de deux fois par ans.

La lutte contre les inondations est un combat de tout les jours et le réchauffement de la planète ne va pas améliorer la situation.

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